Jean-Marie Delarue | « DIV » (1991-1994) | Pour structurer la politique de la ville0
Dans cet entretien vidéo accordé à Luc Faraldi et Michel Didier en 2015, Jean-Marie Delarue revient sur les circonstances de sa prise de fonction comme successeur d’Yves Dauge à la tête de la Délégation interministérielle à la ville (DIV). Nommé en juillet 1991 par Michel Delebarre, alors ministre d’État, il accompagne le passage d’une politique de la ville considérée comme « artisanale » à une politique publique structurée. Auteur d’un rapport qui a fait date, La relégation, il s’attache à structurer cette politique, notamment avec les sous-préfets Ville, tout en plaidant sans relâche pour une meilleure écoute des habitants des quartiers.
Cette vidéo est l'extrait d'un témoignage collecté dans le cadre d'une campagne d'archives orales initiée en 2016 par l'ANCT et CANOPE, sous la direction éditoriale de Michel Didier. Pour obtenir la vidéo source, merci de remplir le formulaire suivant : https://forms.gle/g4cgK8UJD4TjkXJh7
DESCRIPTION
Dans cet entretien vidéo accordé à Luc Faraldi et Michel Didier en 2015, Jean-Marie Delarue revient sur les circonstances de sa prise de fonction comme successeur d’Yves Dauge à la tête de la Délégation interministérielle à la ville (DIV). Nommé en juillet 1991 par Michel Delebarre, alors ministre d’État, il accompagne le passage d’une politique de la ville considérée comme « artisanale » à une politique publique structurée. Auteur d’un rapport qui a fait date, La relégation, il s’attache à structurer cette politique, notamment avec les sous-préfets Ville, tout en plaidant sans relâche pour une meilleure écoute des habitants des quartiers.
QUI EST JEAN-MARIE DELARUE ?
Né en 1945, ancien élève de l’École normale supérieure (ENS) de Fontenay-Saint-Cloud, puis de l’École nationale d’administration (ENA), agrégé d’histoire, conseiller d’État, Jean-Marie Delarue est un haut-fonctionnaire français, qui a été en particulier Délégué interministériel à la ville et au développement social urbain entre 1991 et 1994. Nommé à ce poste par Michel Delebarre, alors ministre d’État, ministre de la Ville et de l’Aménagement du territoire, il avait auparavant rédigé à sa demande un rapport « Banlieues en difficultés : la relégation » (éditions Syros/Alternatives, 1991), destiné à servir de boussole à l’action gouvernementale en réponse aux émeutes de l’automne 1990 dans la banlieue lyonnaise. Ce rapport analysait les quartiers sensibles comme la question sociale de la fin du XX e siècle en France. Soucieux d’inscrire la politique de la ville dans le temps, Jean-Marie Delarue fera évoluer l’organisation de la Délégation interministérielle à la ville (DIV) et sera au cœur d’une série d’inventions politico-institutionnelles : la création des sous-préfets Ville et de la Dotation de solidarité urbaine, l’adoption de la Loi d’orientation pour la ville (LOV)... Parallèlement les contrats de ville signés en 1993 et 1994 changeront d’échelle pour s’inscrire au niveau des agglomérations. Conseiller d’État, Jean-Marie Delarue poursuivra ensuite une carrière toujours marquée par sa préoccupation des questions sociales et des libertés fondamentales. Entre 1999 et 2001, il occupera les fonctions de directeur des libertés publiques et des affaires juridiques au ministère de l’Intérieur. Entre 2002 et 2009, il présidera la Commission de suivi de la détention provisoire, avant d’être nommé au printemps 2008 Contrôleur général des lieux de privation des libertés par le gouvernement de François Fillon. Une fonction créée en 2007 dont il est ainsi le premier titulaire et qu’il occupera jusqu’en juin 2014. Il assurera ensuite la présidence de la Commission nationale de contrôle des interceptions de sécurité (juin 2014- septembre 2015). Enfin il sera pendant quelques mois président de la Commission nationale consultative des droits de l’homme (avril-novembre 2019), le temps de mettre en garde contre la dégradation des libertés fondamentales en France. (AL)
(1) Les Soutiers des Grands Projets. L’ambition culturelle du président François Mitterrand (coll. Graveurs de Mémoire, L’Harmattan, 2020).