Pierre Cardo, Maire Courage (Chanteloup les Vignes)Actualité
Dans cet entretien vidéo exclusif accordé à Michel Didier et Luc Faraldi en 2020, Pierre Cardo raconte son parcours de maire élu en 1983 de Chanteloup-les-Vignes, un village des Yvelines ayant grandi trop vite. Il restitue les difficultés et les réussites d’une profonde transformation à la fois sociale, économique et urbaine de sa commune. Pierre Cardo met en avant une conception de la politique de la ville portée sur l’humain, l’emploi et l’insertion des jeunes.
QUI EST PIERRE CARDO ?
Pierre Cardo, né le 28 août 1949 à Toulon, est une figure emblématique de la politique de la ville, comme maire d’une commune de la banlieue parisienne, Chanteloup-les-Vignes, un village des Yvelines ayant grandi trop vite suite à la construction dans les années 1970 du vaste quartier de la Noé (2 229 logements) conçu par l’architecte Émile Aillaud.
Cadre de l’industrie automobile voisine, l’usine Simca-Chrysler (devenue PSA-Stellantis) de Poissy, il est poussé à se présenter aux élections municipales de 1983, du fait de ses engagements locaux, en particulier dans le cadre de l’AVEC (Association pour la Vie Éducative et Culturelle).
Élu maire, il s’attache d’abord à assurer des ressources financières à sa commune par le développement de zones d’activité et la création d’emplois. Il mettra également en œuvre une démarche originale d’insertion des jeunes, par la création d’une structure de médiation dans les entreprises de transport au début des années 1990, avant que la médiation sociale se professionnalise. Il restera maire pendant plus de 25 ans jusqu’à sa démission en février 2009, cédant alors la place à Catherine Arenou, régulièrement réélue depuis.
En 2009, il prend la présidence de la Communauté d’agglomération des Deux Rives de Seine. Une intercommunalité qui concrétisait son combat acharné pour sortir Chanteloup de son isolement. Pierre Cardo sera également conseiller général des Yvelines, de mars 1985 à août 2001, et assumera la vice-présidence du conseil départemental, de mars 1992 à avril 1994, en charge de l’action sociale, notamment de la mise en place du RMI.
Figure de la politique de la ville, membre du Conseil national des villes (CNV), Pierre Cardo s’était aussi fait connaitre au niveau national par sa victoire aux élections législatives d’avril 1993 où il a battu sous l’étiquette UDF-RPR l’ancien Premier ministre (PS) Michel Rocard. Il sera réélu député jusqu’en 2010.
Membre du Parti républicain, et donc classé à droite, il n’en a pas moins symbolisé un élu local avant tout soucieux de défendre sa ville et ses habitants dans leur diversité. Son « dialogue sur la crise des banlieues » avec son collègue socialiste Claude Dilain (1948-2015), maire de Clichy-sous-Bois (93), avait été publié en 2008 sous le titre "Deux maires courage" (éditions Autrement). Un qualificatif qui allait comme un gant à l’élu à l’écharpe blanche, qui tentait de s’interposer entre la police et les jeunes lors des affrontements dans sa ville.
En 2010, il est nommé à la tête de l’Autorité de régulation des activités ferroviaires (Araf). Une fonction qu’il assumera jusqu’à sa retraite en 2016 et qui le conduira à quitter en 2012 la présidence la Communauté d’agglomération des Deux Rives de la Seine.
(AL)